Etablissement de soins vétérinaires du Pennant Bleu
Fièvre de lait ou fièvre vitulaire
Définition
Impossibilité pour la vache laitière de se relever dans la période autour du vêlage (un jour avant, deux jours après environ).
Eléments de diagnostic
  • Diminution ou perte de conscience plus ou moins importante : la vache est peu réactive et ne semble pas se préoccuper de ce qui se passe autour d'elle.
  • Apparition brutale, très proche du vêlage.
  • Les vaches laitières hautes productrices et multipares (3éme ou 4ème lactation) sont davantage touchées. 
  • Syndrome vache couchée (ex sur mammite aigüe) - attention à ne pas confondre.
  • Un vêlage difficile peut être un signe d’alerte.
  • Une vache ayant déjà fait une fièvre de lait est susceptible de recommencer.
Mesures sanitaires de prévention contre l’affection
Prévention médicale
  • Vitamine D3 : administration entre 8 et 2 jours avant la date présumée du vêlage.
  • Apport de Calcium au vêlage : par voie buccale, dès la mise-bas, en quantité suffisante.
Prévention diététique et sanitaire

1) Les bâtiments pour le vêlage :
  • Faciliter le relevé de la vache couchée, éviter les sols glissants ou les zones humides,
  • Vêlage dans zones spécifiques, bétonnées rainurées,
  • Paillage correct.
2) L'équilibre des minéraux :
 
La balance minérale (BACA négative) en Calcium, Phosphore et Magnésium dans l'aliment est très importante et ce surtout au moment du tarissement. L'apport en Calcium doit être juste suffisant pendant cette période de repos.
 
Il est nécessaire de différencier l'aliment des vaches en lactation de celles en tarissement, notamment pour l'apport de complexes minéraux.

3) Eviter certains aliments riches en calcium :
  • de type légumineuses, crucifères, pulpes de betterave, etc...
4) Envisager une ration dite acidifiante, en prévention :

Apport sels anioniques les 2 dernières semaines du tarissement. Il est possible de contrôler le bénéfice de cette mesure par la mesure du pH urinaire et le suivi de la note d’état corporel des animaux.
 
Le manque d'appétence de ces sels peut diminuer la prise de la ration, les bovins auront tendance à trier. Il faut donc mélanger correctement la ration avec ces sels.
Modalités de mise en œuvre et précautions à prendre en cas de traitement médicamenteux
Types de traitements à mettre en œuvre et modalités pratiques
  • Injection intraveineuse de solutés phosphocalciques (à faire avec la plus grande prudence, le Calcium ayant un effet aussi sur le muscle cardiaque, il peut provoquer des arythmies). On peut utiliser du Chlorure de Calcium (intraveineux strict car irritant en péri-veineux) ou de Gluconate de Calcium.
  • Administration de sels de Calcium et de Phosphore par voie buccale. La voie orale peut suivre le traitement injectable.
  • Administration de Gluconate de Calcium en sous-cutané, en plus du flacon intraveineux, afin d'en prolonger l'effet par une absorption plus lente du second.
Evaluer l’efficacité du traitement
  • Au moment de l'administration : tremblements musculaires, notamment sur le flanc, et éventuellement tout le corps. L'animal peut éructer, déféquer, on peut noter la présence de gouttelettes de sueur sur le mufle.
  • Après le traitement, le relevé doit survenir dans la ½ journée suivante. La vache doit être alerte dans les heures qui suivent le traitement.
Critères d'alerte devant déclencher l'appel du vétérinaire
1) Abscence de réponse au traitement ou récidive ou maladie malgré les mesures préventives.

2) Incidence anormale dans l'exploitation :
> 5% sur l’ensemble du troupeau
>10% sur les classes d’âge sensibles (à partir de la 3ème lactation).